lunes, 20 de febrero de 2017

P.E.N. Colloque

2.
3. 

Intervention de Rocío Durán-Barba lors des journées phares du P.E.N. CLUB FRANÇAIS (poètes, essayistes, nouvellistes). Février, 2017.


LE BILINGUISME : UN HORIZON COMPLEXE

Rocío Durán-Barba

         Gaston Miron (1928-1996) a su exprimer mieux que tout autre écrivain l’âme du peuple québécois. Son œuvre littéraire résonne comme un chant universel pour défendre la cause de sa langue et de sa culture.
         Son histoire commence à une époque où sa langue est méprisée, car colonisée. Où sa culture est bafouée car minoritaire. Un scénario dans lequel il a le sentiment d’être étranger à sa propre langue. Le français est vu comme une langue faite de carences, calquée sur la structure de la langue anglaise.
         Il se fait alors le défenseur fougueux de sa langue. La liberté est son enseigne. Liberté d’un peuple aliéné, soumis à la culture anglaise. Plus tard, Miron étend son champ d’action. Il s’emploie à démontrer que sa langue franco-québécoise rayonne sur un espace autrement plus vaste que le Canada et la France.
         Longtemps troublé par le bilinguisme, Miron fait de la langue l’instrument pour affirmer son identité. Sa poésie se consacre à créer un lieu de retrouvailles. Retrouvailles avec les autres. Retrouvailles avec lui-même. Et au-delà, un moyen d’entente et de communication collective. Sa langue devient une arme de lutte. Elle est subversive. Un appel vivificateur. Un cri d’espoir.
         C’est dans cette perspective qu’il retravaille la langue française. L’enrichit. Lui donne du rythme. La tapisse d’une syntaxe et d’un vocabulaire québécois. Il en fait une réponse au bilinguisme qui l’étouffe ; le bilinguisme, cette « situation qui dissocie, qui sépare le dehors et le dedans »1. C’est le combat de sa vie.
         Gaston Miron défend le rapport à la langue comme le fondement de l’identité de tout homme. Selon lui, l’être humain est conditionné par sa langue originelle ; c’est elle qui construit le rapport d’un individu au monde durant toute son existence.
          Il prône le refus du bilinguisme. Et inscrit la défense de la culture et de la langue françaises comme un symbole de liberté et de résistance dans l’universalité.

         Mais le bilinguisme est un phénomène vécu différemment par les écrivains.
         Jack Kerouac (1922-1969), le plus représentatif des écrivains de la « Beat generation » américaine, est lui aussi né dans une communauté canadienne-française tissée et cernée par l’anglais. Contemporain de Gaston Miron, il a vécu sans doute le même drame que lui mais a résolu la question autrement. S’estimant simplement incapable d’écrire en français, il décida d’écrire en anglais parce que c’était la langue de son éducation. Celle qu’il maîtrisait le mieux. Le choix de la langue fut pour lui une question de maîtrise de l’expression.
         Mais les plus récentes études sur son œuvre mythique On the Road, révèlent que son bilinguisme lui a donné une grande liberté pour manier la prose américaine d’une façon nouvelle. Sa « prose spontanée » découlerait de sa langue maternelle française et de sa perte, fait qui l’amena à se déclarer sans langue ni pays…

         Le bilinguisme dans l’écriture est parfois une bénédiction. Parfois, une malédiction. Sa difficulté a hanté bien des écrivains :
Julien Green, par exemple, se sentait affecté par sa double compétence linguistique, mais il est devenu le plus parisien des écrivains américains.
L’Espagnol Jorge Semprum s’est vu contraint par l’exil à endosser l’identité française, mais il se disait par rapport à la langue « totalement schizoïde, totalement scindé »2.
Joseph Conrad, pour sa part, passant volontairement du polonais à l’anglais, déclarait faire des efforts colossaux, « travailler comme un mineur de charbon dans son puits à extraire toutes les phrases anglaises d’une nuit noire »3.

         Le bilinguisme est un univers complexe. Aux difficultés personnelles d’un écrivain, s’ajoutent les contraintes des milieux intellectuels et des critiques de la langue adoptée.
Le Tchèque Milan Kundera, pour citer l’un des cas les plus connus, bascule vers la langue française pour des raisons politiques en 1975. Vingt ans plus tard, il publie La lenteur (1995), son premier roman rédigé dans sa langue d’adoption. Malgré sa renommée il subit une somme de critiques lui reprochant son style, mais il persévère et s’impose. Sa décision d’écrire en français le mène, plus tard, à réviser avec acharnement toutes les traductions de ses premiers romans vers le français.

         Le bilinguisme créateur est un phénomène culturel très répandu dans les lettres depuis le XXe siècle jusqu’à nos jours. Ses représentants sont des écrivains ayant composé leurs œuvres souvent dans deux langues, celle de leurs origines et celle de la culture d’accueil. Eugène Ionesco en est un, parmi les plus célèbres. Son bilinguisme l’a amené à doter de qualités artistiques innovantes ses textes écrits au départ en roumain ; à développer son écriture en français jusqu’à fonder le théâtre de l’absurde.

         Comme lui, beaucoup d’auteurs étrangers ont adopté la langue de Molière et ont fini par donner un élan voire un renouvellement aux lettres françaises. C’est le cas de l’Irlandais Samuel Beckett qui a décidé d’écrire son répertoire théâtral en français parce que l’écriture dans cette langue seconde lui permettait plus facilement d’écrire « sans style », une technique qui lui convenait parfaitement (et illustrait d’autant mieux sa philosophie nihiliste).

         Le bilinguisme est une réalité en construction permanente. Porté par une dynamique de la vie. Par des événements, circonstances, stratégies… Dynamique qui se révèle différemment selon le monde personnel de chaque écrivain. D’après son ressenti, son esprit, les circonstances de son quotidien. Mais elle n’est pas uniforme. Car s’il y a bien des écrivains qui peuvent s’exprimer légitimement dans leur langue d’origine et dans une langue adoptée, il y en a d’autres qui n’y arrivent jamais.

         Écrire dans une langue d’adoption c’est découvrir un univers à s’approprier. Conjuguer deux horizons. Naviguer sur deux océans. Concilier deux cultures. Aventure complexe. Merveilleuse-tortueuse. Passionnante et difficile à l’unisson. Un choix qui demande beaucoup de travail, persévérance, résolution.

         Actuellement nous sommes nombreux à vivre cette aventure. À vivre en équilibre entre deux mondes. Deux cultures. Deux langues.

         Pour ce qui me concerne, ma langue d'origine est l'espagnol. Elle a été mon berceau. Berceau nuancé par l'alphabet andin. J'ai appris à marcher avec son accent. Au milieu de ses voyelles, syllabes et vocables, j'ai grandi. J'ai navigué sur sa magie. Entre ses lianes, j'ai vécu et me suis fortifiée.
Le jour où j'ai quitté mon pays, ma langue est devenue mon bouclier et mon manteau. Bouclier protecteur. Manteau andin capable de m'abriter. M'encourager. M'émerveiller. Me-dire-traduire.
         « Langue mienne », l'ai-je appelée depuis toujours. « Mon trésor ». Et je l'ai vénérée. L'ai considérée comme le seul moyen de survie. La seule possibilité d'être. Mon identité.
         Aujourd'hui, je la célèbre dans ma vie parce qu'elle a été et sera toujours présence. Compagnie le long du chemin. Langue mère. Capable de nommer le commencement. La lumière et les ombres. L'air et les nuages. La pluie. Le feu. La mer. La terre... Sève unique. Capable de circuler sur chaque feuille et chaque branche de l'arbre de la vie. Capable de désigner l'univers et la Voie Lactée ainsi que les détails les plus insignifiants. Les plus méconnus.

         Mais aujourd'hui, à mes côtés, je célèbre aussi une autre langue. Le français. Car elle m'a prise par le bras. Elle s'est faite à moi. À l'itinéraire de mon voyage. Défiante. Séductrice. Elle m'ensorcelle. Me surprend. Me secoue… Aussi a-t-elle appris à me bercer (ou bien est-ce moi qui ai appris à me bercer dans son balancement ?).
         Langue adoptée, certes. Mais aussi « langue mienne ». Autre chant apportant les notes qui m'invitent à voler-rêver-créer. À dire d'une autre tonalité la lumière. La nature. Le chemin. La vie. Notre vie.
Voix qui me pousse à écrire. Sans répit. Écrire sur mon sable. Sur ma peau. Sur les pierres du temps. Sur le tremblement de l’aurore et la page de l’arc-en-ciel. Voix qui me révèle une orientation. Le tangible-intangible. Le murmure du ciel. Le paysage du va-et-vient. Ses cris et son aphasie. Notre actualité-réalité.
         Langue chargée de musique et de chœurs. De sons amoncelés. Resplendissants. Nouveaux. Défiants-intrigants. Multiples-multipliés. Langue revêtue de mots qui s'écoulent comme un fleuve. Irrévérencieuse. Fascinante. Éloquence et silence de mon poème quotidien.

         Ainsi en a voulu le hasard. Ainsi en a décidé le destin. Et c'est ainsi que je le désire à présent. Je ne l'avais pas prévu. Personne ne l'avait ordonné. Le destin. Sans questions. Sans préméditation. Avec la seule certitude du rythme de mes jours.
         Aventure sans pareille. Mon âme l'a reçue ainsi. Et l'aime à la folie. Elle aime cette broderie complexe de deux langues entre ses mains. Sur ses lèvres. Dans son cœur. Avec des échos divers. Images indicibles. D’autres correspondances...

         L'espagnol et le français. Face à face. Sur mon horizon, elles se sont installées il y a longtemps pour cohabiter. Pour construire-détruire mes voix-silences-pensées. Mes pages paires-impaires. Oui. Elles se sont installées sur le pont où je vis. Entre deux mondes, deux rives, deux cultures. Là où je vis, entre le soleil et la lune. Un pont au souffle de fleuve. Emporté. Comblé d'expressions inédites. De rumeurs retentissantes. Un pont transparent. Irremplaçable. Inexplicable. Qui sera ma forteresse. Mon secret. Ma façon de vivre. De continuer. Et de résister.

Paris, février 2017




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1. Cité dans Jean-Michel Maulpoix, Gaston Miron, le rapailleur, Paris, Gallimard, 1999.
2. Cité dans Juan Cruz, « Jorge Semprum, escritor », Madrid, El Pais, 17 mars 2002.
3. Mikaël Oustinoff, Bilinguisme d’écriture et auto-traduction, Paris, L’Harmattan, 2001.



sábado, 12 de noviembre de 2016

Presentación del libro "Miradas cruzadas", pintores ecuatorianos y poetas franceses





Festival Cultural del Ecuador en Francia
LA EMBAJADA DEL ECUADOR

se complace en invitar a la presentación del libro

Miradas cruzadas,
pintores ecuatorianos y poetas franceses
de
 Rocío Durán-Barba

Viernes 2 de diciembre, 19H
Dirección: Maison de l’Amérique Latine 217
Boulevard Saint Germain, Paris 7ème Mº Solférino


PROGRAMA
SALUDO:
María de la Paz Donoso, Embajadora del Ecuador en Francia.

PRESENTACIÓN DEL LIBRO:
Galo Mora, Embajador del Ecuador ante la UNESCO, ex-Ministro de Cultura.
Germain Roesz, Profesor de la Universidad de Strasbourg, escritor, pintor, editor.

PARTICIPACIÓN
de los poetas franceses que colaboraron con sus poemas: Claude Ber, Claudine Bohi, Francis Combes, Françoise Coulmin, Christophe Dauphin, Paul de Brancion, Jean-Luc Despax, Nicole Laurent-Catrice, Rocío Durán-Barba.
Bajo reserva: Sylvestre Clancier, Hubert Haddad, Angèle Paoli.
Y de Arnaud Delpoux, músico y compositor francés de renombre.

Se proyectarán las obras de los pintores ecuatorianos que figuran en el libro: Enriquestuardo Álvarez, Miguel Betancourt, Jorge Chalco, Mariella García, Nicolás Herrera, Washington Mosquera, Jorge Perugachy, Rosy Revelo, Nelson Román, Carlos Rosero, Oswaldo Viteri, Hernán Zúñiga.

 

TEMA DEL LIBRO

Miradas Cruzadas, pintores ecuatorianos y poetas franceses, (edición bilingüe: español-francés) es una obra de Rocío Durán-Barba que se originó con la idea de realizar un encuentro cultural entre Ecuador y Francia. Doce pintores ecuatorianos aparecen a lo largo del libro con trabajos centrados en “el lenguaje de la tierra ecuatoriana”. Doce poetas franceses escriben poemas, desde su propio universo, inspirados en el arte pictórico ecuatoriano.

El resultado es un diálogo entre los dos países. Un compendio de páginas llenas de la alquimia que brota de la amalgama entre poesía y pintura. ¡Un encuentro mágico!

jueves, 27 de octubre de 2016

Équateur, Entrevista RFI, presentación



RADIO FRANCIA INTERNACIONAL : RFI

Entrevista a Rocío Durán-Barba
por Jordi Batalle
luego de la publicación de la novela
Équateur





ENLACE DE LA ENTREVISTA:

Si no forma parte de Facebook, puede mirar la entrevista ​aquí:




PRESENTACIÓN DE LA NOVELA ÉQUATEUR 

«QUÉ POETAS FRANCESES SE ATREVERÍAN A ESTO: NO ENCONTRARÉIS NINGUNO ! »
Afirmó Jean-Luc Despax, Profesor de Letras Modernas, Presidente du P.E.N. Club de París (poetas, ensayistas, novelistas) ante una sala desbordante, el 6 de octubre 2016, en la Casa de América Latina en París, en la presentación de la novela Équateur de Rocío Durán-Barba.

 Équateur de Rocío Durán-Barba es una novela intensa, escrita en francés, que propone con poesía y humor un encuentro con el escritor francés Henri Michaux y su diario de viaje Ecuador, publicado en 1929, que aún se encuentra en circulación.
La velada hizo parte del “Festival del Ecuador en Francia”. Intervinieron la Embajadora María de la Paz Donoso; Sylvestre Clancier, Vicepresidente de la Academia Mallarmé, y Jean Luc Despax. La noche concluyó con una performance artística con la participación de Frédérique Laillet y Fredi Rojas.
Algunos comentarios expresados en el curso de la velada:
 « Rocío Durán-Barba, pintora y poeta, narradora y novelista, es una prestidigitadora de la lengua. Su prosa poética se lleva todo lo que encuentra al paso como lo haría la lava de un volcán o la inmensa oleada de un tsunami. » Sylvestre Clancier.
« De cierto modo, la fantasía torturada de Michaux encuentra complemento en la fantasía arrolladora, la alegría absoluta del texto de Rocío. » Jean-Luc Despax.
« La inquietud también puede esconderse tras la alegría arrolladora de Rocío del mismo modo que podría encontrarse en Michaux una forma de humor a la belga-afrancesada-naturalizada. » Jean-Luc Despax.
 « Vosotros encontraréis en Équateur la originalidad de la escritura de Rocío Durán-Barba, aquella que sorprendió, intrigó y fascinó al gran traductor que fue Claude Couffon cuando descubrió, en 1999, su novela París Sueño Eterno. » Sylvestre Clancier.
« Había bajo el dictado de la experiencia vivida y de la profundidad de la cultura, un relato que escapaba al análisis; que se imponía a golpe de frases breves, agitadas, muy sugestivas. Un estilo alucinado, alucinante que mezclaba prosa y poesía, realismo y fantasía, humor y magia. » Claude Couffon.
« Por mi parte quisiera saludar, felicitar a Rocío por su coraje literario más allá de la alegría. Coraje literario que me interpela en tanto escritor francés sin hablar de lo que es la novela latina.
« Muchas cosas me interpelan, ya que tienen que ver con el coraje y una forma de camino. Por ejemplo, esto que acaba de decir Sylvestre, citando a Claude Couffon, esta mezcla de prosa y poesía. Es muy arriesgado, muy aventurado, pero también muy saludable y muy importante. Por ejemplo, atreverse a hacer una novela sobre un poeta, hoy en día, hacer una novela que contiene un análisis de los poemas de Michaux, con citas de los poemas de Michaux y además un diálogo poético con los propios poemas de Rocio que forman un diálogo con su prosa.
« Atreverse a esto, hoy día! Buscad en las librerías qué poetas franceses se atreverían a esto, no encontraréis ninguno!» Jean-Luc Despax.
MAS INFORMACIÓN :
​                                                                           ​
París, octubre 2016.

sábado, 22 de octubre de 2016

Présentation du roman ÉQUATEUR, Jean-Luc Despax

Présentation du roman ÉQUATEUR
Jean-Luc Despax

Professeur Agrégé de Lettres-Modernes, à la MAL, le 6 octobre 2016
« J’interviendrai juste sur 3 points :

Je partirai d’abord de Michaux : Ce n’était pas un saint homme. J’ai appris cette année, à l’occasion d’une biographie du sinologue Simon Lez, que Michaux avait fait une édition expurgée du Barbare en Asie de manière à mieux la commercialiser à Pékin sans choquer les autorités. Cela, c’est quelque chose qui m’a personnellement choqué.

Donc Michaux n’était pas un saint et je puis ainsi comprendre que par rapport à Ecuador par exemple, il puisse y avoir des visées qui ne seraient pas forcément saines. Tout le monde le sait aussi, c’était un homme torturé qui avait connu des drames et qui avait une vision existentielle très sombre, que l’on retrouve dans la plupart de ses poèmes, y compris sous la forme la plus absolue de la fantaisie : il y a toujours une forme spiralaire et tourbillonesque, un peu vers le néant, vers les expériences de l’ultime, pour interroger comme cela.

On peut comprendre que l’on retrouve tout cela dans le roman. Vous vous ferez de toute façon un avis en lisant le livre, comme je me suis fait un avis en écrivant la préface. Je pense que ce n’était pas une attaque, mais c’est discutable, je pense que ce qu’avait écrit Michaux n’était pas une attaque contre l’Équateur. Je pense en revanche que c’était une attaque, une défense ou une mise à nu devant l’humanité, devant ce qu’est un être humain, et devant, au fond, les limites d’un être humain.
On a entendu tout à l’heure évoquer dans le texte de Sylvestre et aussi dans la présentation de Mme l’Ambassadrice, la distinction précisément, évidemment, entre la romancière et la narratrice- personnage. Je crois qu’il faut aussi faire cette distinction entre Michaux, le personnage, le poète extrême, et, Michaux, l’anti-héros qui est enlevé par la narratrice-personnage.

Le deuxième point que je voulais développer, c’est que, malgré tout et de toute façon, à fréquenter un écrivain ou à écrire sur lui, à écrire à ses côtés, ou à écrire devant lui, même d’un point de vue fictif, on est dans un processus d’envers et d’endroit.

D’une certaine manière la fantaisie torturée de Michaux trouve son complément dans la fantaisie tourbillonnante, la joie absolue du texte de Rocio mais qui n’exclut pas non plus, évidemment, des interrogations existentielles puis des interrogations aussi sur notre époque.

C’est d’ailleurs ce qu’a évoqué tout à l’heure Sylvestre lorsqu’il décrivait la grande angoisse par rapport à l’état actuel de la société (beaucoup d’histoires de cartes de crédit, de monnaie à échanger dans le roman, de grands magasins, de volonté de trouver la lumière à l’écart de la grande ville...). Donc finalement l’inquiétude peut se cacher aussi derrière la joie tourbillonnante chez Rocio de la même manière qu’une forme d’espoir ou d’humour à la belge-francisé naturalisé pouvait se retrouver chez Michaux.

C’est mon deuxième point. Je veux dire qu’il y a, qu’il y aurait une fréquentation non pas des personnages mais de l’auteur Rocio et de l’auteur Michaux.

Mon troisième et dernier point. Je voudrais saluer chez Rocio une forme de courage littéraire au-delà de la joie. Courage littéraire qui m’interpelle en tant qu’écrivain français sans parler de roman latino.
Beaucoup de choses m’interpellent car elles relèvent du courage et d’une forme de chemin. C’est par exemple ce qu’a dit Sylvestre, en citant Claude Couffon, le mélange de prose et de poésie. Ça s’est très risqué, c’est très aventureux mais c’est très salutaire aussi, c’est très important. Par exemple oser faire un roman sur un poète aujourd’hui, faire un roman qui contient une analyse des poèmes de Michaux, des citations des poèmes de Michaux mais aussi un dialogue poétique avec les propres poèmes de Rocio (qui ne sont pas des poèmes qui ont une vocation de remplissage. C’est tout le contraire. Ce sont des poèmes) qui sont des dialogues avec sa prose.
 
Osez cela aujourd’hui, cherchez dans les librairies quels poètes français aujourd’hui pourraient oser cela : Vous n’en trouverez pas.

Vous ne trouverez pas d’avantage l’expression d’une joie, l’expression d’un imaginaire, parce qu’il y a quelque part une forme d’épuisement, de refus de prendre des risques au bout de 50 ans de dictature du lettrisme, des fausses avant-garde ou des vrais, qui ont un peu dévié en France.

C’est pour cela que c’est un roman qui fait du bien, parce que tout simplement il associe la poésie à la joie, à l’aventure, à l’humour, au récit policier, aux voyages aux questionnements contemporains.

Et je finirai par-là: par ce que ce n’est au fond qu’un poème, qu’il soit de poésie ou de narration, un poème qui se fait avec les poèmes qui l’ont précédé et qui se fait donc dans une forme de dialogue. Alors bien sûr vous lirez le roman et vous verrez que Michaux reste muet, mais à lire les pages de Rocio je pense au contraire que le dialogue a été plus que fructueux.

Paris, 6 octobre 2016
(Propos enregistrés et publiés avec l’accord de JLD). 

Equateur: Rocio Duran-Barba, magicienne de la langue

Rocio Duran-Barba, magicienne de la langue

Rocio Duran-Barba, peintre et poète, conteuse et romancière est une magicienne de la langue. Sa prose poétique emporte tout sur son passage, comme le ferait la lave d’un volcan ou l’immense vague déferlante d’un tsunami. On se souvient de la véritable jubilation à la fois somptueuse et baroque avec laquelle la narratrice de son beau roman París, sueño eterno (Eskeletra Editorial, Equateur, 1997), traduit en français par Claude Couffon et publié en 2003 par INDIGO, à Paris, nous faisait partager sa passion de jeune équatorienne éprise de Paris, la ville lumière, qu’elle découvrait-parcourait en tous sens, avec frénésie et ferveur, en infatigable marcheuse.

Aujourd’hui, Rocio Duran-Barba, nous livre chez Allpamanda, dans une très belle édition, un roman intense et magique, Equateur. Elle y dépeint avec la maestria dont elle est coutumière son pays aimé, son Equateur natal où se côtoient des femmes et des hommes, fiers de leurs origines et de leur histoire. Elle y oppose ce beau pays, ce pays de rêves qu’elle veut nous faire connaître et apprécier au pays fictif, si mal décrit et interprété à ses yeux par Henri Michaux dans son récit / journal, Ecuador, paru à la NRF, en 1929, et qui lui valut ses premiers succès littéraires.

La narratrice d’Equateur, se révolte et s’insurge contre le livre de Michaux, qu’elle considère être une trahison. Elle le vit comme une véritable imposture. Elle est dégoûtée par toute cette fausseté, voire cette malhonnêteté qu’aurait mises le fameux Michaux à donner une image terriblement négative du pays qu’elle aime, de cet Equateur beau pays de ses ancêtres aux montagnes et aux cimes magnifiques.

Voici ce qu’elle en dit pour nous le faire aimer, quand Michaux, lui, le dénature (je la cite, page.81) :

« Paysage changeant-serein-vivant
Tableau fait du souffle
Et de la grandeur des Andes
Une Histoire différente
Avec ses altérités-inégalités
Ses souvenirs
Tremblant dans l’imaginaire
Ses croyances
Etalées dans la mémoire
Une existence abritée par la nature
Mêlée aux champs de maïs
A l’ocre des champs de paille
Se fondant dans la sève des agaves
Et des arbres ancestraux
Qui sont ces habitants
Aux yeux noir-cerisier ?
Autre langage
       Autre monde
               Equateur »

Et cet amour, cette humaine interrogation, elle les crie en réponse à la détestation de Michaux – ou du moins à ce qu’elle ressent et vit comme tel – lorsqu’il écrit :

Quito et ses montagnes. Elles tombent sur lui, puis s’étonnent, se retiennent, calment leurs langues ! c’est chemin ; sur ce, on les pave. Nous fumons tous ici l’opium de la grande altitude, voix basse, petit pas, petit souffle, Peu se disputent les chiens, peu les enfants, peu rient.

La narratrice d’Equateur n’a de cesse de protester. En constatant la direction que prennent les dires de l’écrivain, elle lui répond :
« Ne soyez pas ridicule. Les montagnes ne tombent pas sur ma ville. Non, non». Et elle revient à l’appréciation négative de l’écrivain concernant    ses    compatriotes :    « En    plus,    les    indigènes    ne    sont    pas brachycéphales ! », s’écrie-t-elle. Elle entend bien défendre ces habitants qui marchent dans la ville sous le poids de balluchons recouverts de longs ponchos, ces indiens qui sont ses frères et qu’elle aime.

Mais reprenons le fil de cette histoire d’attaques et de défenses que l’auteur imagine pour nous faire connaître et aimer son pays, l’Equateur. Nous constatons d’emblée que Rocio Duran-Barba, écrivaine équatorienne, nomme avec humour son ouvrage en français, Equateur, alors qu’Henri Michaux, écrivain belge et francophone, prenant la pose, avait titré en espagnol son carnet de voyage, Ecuador.

Elle nous conte alors l’histoire d’une Equatorienne venue faire des études en Europe et découvrant lors d’un séjour à Vienne, en Autriche, un exemplaire du livre de Michaux, Ecuador, traduit en allemand, qu’elle ne connaissait pas et qu’elle trouve incompréhensible. Je la lis : (page 84)

«J’étudiais à l’Université de Vienne lorsque j’appris l’existence d’Ecuador et me procurai la version allemande. Imbroglio de l’enfer. Ce fut illisible. J’en fus vivement agacée et renonçai à cette lecture. À l’époque je me dis que ma connaissance de la langue allemande ne devait pas être suffisante pour l’apprécier. Ce n’est que plus tard que je réalisai que, quelle qu’en soit la langue, il s’agit d’un écrit tortueux-inextricable.
« En m’installant en France, je m’intéressai de nouveau au livre. Car ici mon pays était plutôt méconnu. On le confondait, allant jusqu’à supposer qu’il se situait en Afrique. Ou bien, qu’il s’agissait d’une ligne imaginaire... De plus, souvent, je trébuchais sur le fatidique commentaire : ‘‘ C’est comme si je l’avais visité, j’ai lu Ecuador. ’’
« Je ne tardais pas à me précipiter une fois de plus à la poursuite de l’ouvrage. Mais une recherche ne s’avéra pas nécessaire. Il comptait plusieurs rééditions. Était disponible dans toutes les librairies. Je l’obtins, sans difficulté. Et bien que chaque page exigeât l’utilisation d’un dictionnaire, j’en compris le contenu. Un sentiment d’infinie tristesse m’envahit... Plus tard, je le relus encore et encore pour vérifier si son sens, sa signification, ne m’avaient pas échappé. Et la première impression que le livre avait suscité en moi, s’installant dans un recoin de mon âme, resurgissait toujours. Grandissait en s’exacerbant. Un jour, se transforma en blessure.
« C’est alors que je fus prise d’une véritable obsession- hallucination. Je me mis à le pourchasser. À acheter tous les exemplaires qui tombaient entre mes mains. Dans le seul but de le faire disparaître ! »

On le voit elle est totalement bouleversée et révoltée. Au point qu’un jour elle se dira à elle-même c’est assez. Ainsi commence le roman de Rocio Duran-Barba, par le récit de sa narratrice qui s’écrie (page 13 sq.) :

Assez !
Un jour me suis-je dit : « Assez ! »
En Europe le même scénario se répétait, à l’infini. Des semaines durant.
Des mois durant. Des années. Vingt ans !
« De quel pays êtes-vous originaire ? »
« De l’Equateur... »
« Ah ! L’Equateur... »
« L’avez-vous visité ? »
« Non, mais c’est comme si je le connaissais. J’ai lu Ecuador, le livre de Michaux ».
« ... c’est comme si je le connaissais, J’ai lu Ecuador, le livre de Michaux ».
« ... c’est comme si je le connaissais, J’ai lu Ecuador, le livre de Michaux ».
Quel écho !
Inépuisable.

« Peu d’Européens ont visité mon pays, nous dit-elle, mais un bon nombre d’entre eux ont lu ce texte. Et un livre constitue un univers à part entière. Il possède le don de la parole, de l’idée, du concept, de la communication. Il peut incarner le divertissement autant que le vice de la dégradation, de la malédiction,    de    la    perversité. »    Puis    elle    déplore    ceci :
«Ecuador est un texte conçu sous forme de cercles concentriques dont les étranges paragraphes décrivent mon pays comme un nuage noir serti de villes-asphyxie. Peuplé d’habitants ridicules. Avec des abîmes, vallées, volcans minables. Lagunes infectes. Jungles infernales. Maladies galopantes. Déserts impuissants. Avec des monstres au lieu d’insectes. Tigres, boas, vampires à l’affût. Terre abjecte! Bourrée de misères. Incrustée de lépreux et d’Indiens méprisables, Yumbos, Jivaros, Aucas répugnants. Un exotisme repoussant. Et surtout une vision humiliante. »

Elle va en conséquence décider de se venger et de planifier sa vengeance.

Elle recherche l’auteur du livre et le trouve assez facilement puisqu’avec Ecuador il a gagné sa place dans ce qu’elle nomme le Musée de l’Immortalité, un Palace dans la ville de Paris. Elle s’y rend en vue d’une confrontation avec l’écrivain et sa mission consistera à l’enlever, à le séquestrer, à le faire s’effacer pour le faire tomber dans l’oubli.

Après avoir trébuché sur Marguerite Duras, elle distingue Michaux, « éblouissant d’orgueil du haut de son piédestal ».

Elle parvient à l’enlever et à le séquestrer dans un repaire qu’elle a aménagé à cet effet. Et c’est alors que commence le plus désopilant, le plus jubilatoire des romans latinos, dont je tairai les fantasques péripéties et l’étonnant dénouement, écrit par un auteur qui dispose des qualités multiples liées à tous les arts qu’elle cultive et illustre de belle manière.

C’est cet étonnant roman, Equateur, que je vous invite à lire après avoir jeté votre ou vos exemplaires d’Ecuador de Michaux, car l’auteur immortalisé s’avérera quant à lui incapable pendant sa captivité d’écrire autre chose que ce qu’il a déjà écrit.

Vous retrouverez dans Equateur, l’originalité de l’écriture de Rocio Duran-Barba qui avait surpris, intrigué et fasciné le grand traducteur que fut Claude Couffon lorsqu’il découvrit, en 1999, París sueño eterno, l’œuvre à laquelle je faisais allusion au début de mon propos:

« Il y avait là, je le cite , sous la dictée de l’expérience vécue et la profondeur de la culture, un récit qui se dérobait à l’analyse, mais qui s’imposait à coups de phrases brèves, haletantes, très suggestives. Un style halluciné, hallucinant, mêlant prose et poésie, réalisme et fantastique, humour et magie, pour exprimer les délires et l’angoisse d’une société urbaine livrée à une modernité effrénée en cette fin-début de siècle. »1

Telle est bien, en effet, le style et l’originalité de cette talentueuse écrivaine.

Sylvestre Clancier
Paris, 6 octobre, 2016.

1    Claude Couffon, Prologue de Ici ou nulle part, roman de Rocio Duran-­Barba, traduit de l’espagnol (Equateur) et publié aux éditions INDIGO, Paris, 2003.

Présentation du roman ÉQUATEUR

Présentation du roman ÉQUATEUR María de la Paz Donoso
Ambassadrice de l’Équateur en France

Dans le cadre du Festival Culturel de l’Équateur en France et après l’exposition picturale du maître Voroshilov Bazante, le récital de piano du jeune talent national Daniel Mancero, la dégustation de chocolats élaborés à partir de différentes variétés du cacao équatorien par les meilleurs artisans chocolatiers français, ce soir nous sommes réunis pour la présentation du roman Équateur de notre chère compatriote, écrivaine et poétesse largement reconnue, Rocío Durán Barba, une femme infatigable.

Elle est en permanente activité créative et productive. Si elle n’est pas en train de préparer un recueil de poèmes, elle édite un livre d’essais, ou bien elle achève un nouveau roman, tel celui qui nous est aujourd’hui dévoilé.

Rocío est aussi journaliste, peintre et une grande gestionnaire de la culture. Elle vit entre Genève et Paris mais voyage dans le monde entier pour assurer de conférences ou participer à des rencontres littéraires. Elle vit intensément dans le monde de l’art et de la culture et cette intensité se traduit par une activité intellectuelle inépuisable.

Résidant en Europe depuis de longues années, nous pouvons dire qu’elle possède plus que la double nationalité car elle s’est imbibée, exactement à la source, de l’histoire et de la structure artistique occidentale. Citoyenne du monde, elle n’a pourtant jamais rompu ses liens avec son pays d’origine de sorte qu’elle propose également en permanence, un dialogue qui sillonne l’océan pour plonger dans ses racines andines. Les volcans, les montagnes, les paysages et la géographie de l’Équateur habitent dans Rocío et, à travers elle, dans son œuvre.

Le lien existentiel dont je parle, additionné à ses souvenirs et à ses réflexions sur son enfance et sur sa vie en Equateur, sur ses régions, ses artistes ou sa géographie occupent une place centrale dans son ample œuvre. Aussi, le titre du roman n’est pas le fruit du hasard. De même que ce n’est pas par hasard qu’elle cherche à susciter un dialogue entre l’œuvre emblématique de Michaux qui porte le même nom et son livre, car dans une certaine mesure, Rocío prétend équilibrer, dans le domaine symbolique, l’apparente mauvaise publicité que cette œuvre là a faite de notre pays.

L’intéressant de cette situation c’est la possibilité que nous offre la littérature car, précisément, il s’agit d’un dialogue à partir de la citation et la réplique, de la réfutation ou l’affirmation, en mettant en place une logique que nous pouvons définir comme entièrement postmoderne. Cette œuvre nous conduit dans une ambiance théâtrale, délirante et parfois cinématographique. Nous ne pouvons pas, néanmoins, confondre le personnage avec le narrateur et, encore moins, avec l’auteur du livre car, en effet, l’art c’est ce monde qui nous rend possible d’habiter d’autres mondes, en nous ouvrant les portes de l’imagination et de la créativité. Cela est le propre de Rocío Durán Barba qui est, de par son activité inlassable, une grande représentante de l’art et de la culture de l’Équateur en France.
Je m’associe aux félicitations et aux vœux de longue vie à cet ouvrage qui reflète une partie du génie et de l’esprit de cette grande écrivaine équatorienne. Merci beaucoup!
   
Maison de l’Amérique Latine Paris, 6 octobre, 2016.

lunes, 10 de octubre de 2016

Rocío Durán-Barba: ÉQUATEUR Intervention et Performance

Rocío Durán-Barba: ÉQUATEUR


Intervention

Partie 1

Partie 2


Partie 3



Performance

sábado, 24 de septiembre de 2016

Presentación de la novela EQUATEUR, 6 de octubre, París


​ 


Festival del Ecuador en Francia
LA EMBAJADA DEL ECUADOR
se complace en invitar a la presentación de la novela

Équateur
de
 Rocío Durán-Barba

Con la participación de
Jean-Luc Despax
Presidente del P.E.N. club de París (poetas, ensayistas, novelistas)
y
 Sylvestre Clancier
Vice-presidente de la Academia Mallarmé.

Performance artística
Frédérique Laillet-Bernard
Fredi Rojas
Rocío Durán-Barba
 textos de la novela, música y danza.

Jueves 6 de octubre a las 19H
Dirección: Maison de l’Amérique Latine 217,
Boulevard Saint Germain, Paris 7ème PARIS





TEMA DE LA NOVELA

El escritor Henri Michaux publicó en París, en 1929, un diario de viaje titulado Ecuador, que difundió una visión lúgubre sobre el país. Rocío Durán-Barba retoma el tema para escribir, en francés, Équateur. Una novela de perfil policial llena de humor que, de acuerdo a los especialistas, se sitúa dentro de la tradición del realismo mágico latino-americano.
Una inmigrante ecuatoriana vive la imposibilidad de retornar a su país que ama con delirio. El libro de Michaux cae en sus manos y se convierte en una voz infernal que la persigue. La idea de hacer desaparecer el libro y discutir con el escritor, la obsesiona. Poco a poco perderá la razón…
La novela permite redescubrir el Ecuador de Henri Michaux, su visión, su época, sus locuras… De descubrir el Ecuador de la autora con sus paisajes, indígenas, leyendas… y algunas locuras del mundo moderno.


INFORMACIÓN DE LOS PARTICIPANTES:

Jean-Luc Despax. Catedrático agregado en Letras Modernas. Diplomado en literatura comparada. Novelista, ensayista, crítico literario. Poeta, Premio Arthur Rimbaud 1991. Es autor de: 9.3 Blondes light (le Temps des Cerises, 2015), Mozart s'est échappé, (Henry, 2016), entre otros libros. Escribió para todos los números de Aujourd'hui Poème. Fue director de redacción de la revista Commune. Es miembro del comité de Zone Sensible (revista de la Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne), de la Academia Mallarmé, del jurado del Gran Premio de la Crítica (ensayos), de las Brigadas poéticas internacionales. Presidente del P.E.N. club francés.

Sylvestre Clancier. Participó en los movimientos de vanguardia de los años 60-70. TXT, Génération, Textruction. Es autor de treinta poemarios traducidos a una quincena de idiomas. Últimas publicaciones: Anima Mia, Dans le noir, Atravers les âges, Corps à Corps, Le Témoin incertain, La Source et le royaume. Ensayos: Le Voyage et la Demeure sobre su universo poético. La Voix des poètes libro que celebra a aquellos quienes supieron vivir en el horizonte de la poesía: Artaud, Daumal, Michaux… Vicepresidente de la Academia Mallarmé. Presidente de honor del Club francés P.E.N. (poetas, ensayistas, novelistas).

Frédérique Laillet-Bernard. Bailarina, coreógrafa y profesora de danza diplomada de Estado. Su guía ha sido la necesidad de compartir su amor por la danza, la música y el canto. Su escuela "Accordanse", creada en 1981 en St. Germain-en-Laye, ha alcanzado el reconocimiento nacional de la Federación Francesa de Danza y de la Escuela Piloto de Yvelines. Se graduó en la Academia "Irene Popard”, hoy es miembro del jurado de la misma e instructora. Es diplomada en psicología y pedagogías corporales.

Fredi Rojas. Músico, compositor, artista, profesor de teatro. Ha trabajado para el cine francés, es Director del teatro Pacari desde 1979, miembro del Teatro l’Epée de Bois en París… Su pasión por los problemas sociales le ha llevado a ser responsable de proyectos educativos, de inserción e integración social en Antony y Pantin. Actualmente es miembro del “Consejo ciudadano para los extranjeros” de la ciudad de Pantin. Ha colaborado con la Fundación Cultural Rocío Durán-Barba en innumerables presentaciones artísticas a través Europa.

Rocío Durán-Barba. Ecuatoriana, francesa. Novelista, poeta, ensayista, pintora, periodista. Una de las plumas más relevantes en el universo actual de la literatura latinoamericana (C. Couffon). Autora de 40 libros traducidos en algunas lenguas. Ha escrito para revistas latinoamericanas y europeas. Entrevistó al Presidente F. Mitterrand. Ha recibido algunos premios: La Condecoración Manuela Sáenz Libertadora del Libertador, otorgada por la Academia Bolivariana de América; la Medalla del Senado Francés (2014), la medalla Vermeil de la Academia Arts, Sciences, Lettres de París (2014), la Manzana de Oro de la Red de Poetas de Buenos Aires (Argentina, 2015)…  www.rocioduranbarba.com