jueves, 27 de octubre de 2016

Équateur, Entrevista RFI, presentación



RADIO FRANCIA INTERNACIONAL : RFI

Entrevista a Rocío Durán-Barba
por Jordi Batalle
luego de la publicación de la novela
Équateur





ENLACE DE LA ENTREVISTA:

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PRESENTACIÓN DE LA NOVELA ÉQUATEUR 

«QUÉ POETAS FRANCESES SE ATREVERÍAN A ESTO: NO ENCONTRARÉIS NINGUNO ! »
Afirmó Jean-Luc Despax, Profesor de Letras Modernas, Presidente du P.E.N. Club de París (poetas, ensayistas, novelistas) ante una sala desbordante, el 6 de octubre 2016, en la Casa de América Latina en París, en la presentación de la novela Équateur de Rocío Durán-Barba.

 Équateur de Rocío Durán-Barba es una novela intensa, escrita en francés, que propone con poesía y humor un encuentro con el escritor francés Henri Michaux y su diario de viaje Ecuador, publicado en 1929, que aún se encuentra en circulación.
La velada hizo parte del “Festival del Ecuador en Francia”. Intervinieron la Embajadora María de la Paz Donoso; Sylvestre Clancier, Vicepresidente de la Academia Mallarmé, y Jean Luc Despax. La noche concluyó con una performance artística con la participación de Frédérique Laillet y Fredi Rojas.
Algunos comentarios expresados en el curso de la velada:
 « Rocío Durán-Barba, pintora y poeta, narradora y novelista, es una prestidigitadora de la lengua. Su prosa poética se lleva todo lo que encuentra al paso como lo haría la lava de un volcán o la inmensa oleada de un tsunami. » Sylvestre Clancier.
« De cierto modo, la fantasía torturada de Michaux encuentra complemento en la fantasía arrolladora, la alegría absoluta del texto de Rocío. » Jean-Luc Despax.
« La inquietud también puede esconderse tras la alegría arrolladora de Rocío del mismo modo que podría encontrarse en Michaux una forma de humor a la belga-afrancesada-naturalizada. » Jean-Luc Despax.
 « Vosotros encontraréis en Équateur la originalidad de la escritura de Rocío Durán-Barba, aquella que sorprendió, intrigó y fascinó al gran traductor que fue Claude Couffon cuando descubrió, en 1999, su novela París Sueño Eterno. » Sylvestre Clancier.
« Había bajo el dictado de la experiencia vivida y de la profundidad de la cultura, un relato que escapaba al análisis; que se imponía a golpe de frases breves, agitadas, muy sugestivas. Un estilo alucinado, alucinante que mezclaba prosa y poesía, realismo y fantasía, humor y magia. » Claude Couffon.
« Por mi parte quisiera saludar, felicitar a Rocío por su coraje literario más allá de la alegría. Coraje literario que me interpela en tanto escritor francés sin hablar de lo que es la novela latina.
« Muchas cosas me interpelan, ya que tienen que ver con el coraje y una forma de camino. Por ejemplo, esto que acaba de decir Sylvestre, citando a Claude Couffon, esta mezcla de prosa y poesía. Es muy arriesgado, muy aventurado, pero también muy saludable y muy importante. Por ejemplo, atreverse a hacer una novela sobre un poeta, hoy en día, hacer una novela que contiene un análisis de los poemas de Michaux, con citas de los poemas de Michaux y además un diálogo poético con los propios poemas de Rocio que forman un diálogo con su prosa.
« Atreverse a esto, hoy día! Buscad en las librerías qué poetas franceses se atreverían a esto, no encontraréis ninguno!» Jean-Luc Despax.
MAS INFORMACIÓN :
​                                                                           ​
París, octubre 2016.

sábado, 22 de octubre de 2016

Présentation du roman ÉQUATEUR, Jean-Luc Despax

Présentation du roman ÉQUATEUR
Jean-Luc Despax

Professeur Agrégé de Lettres-Modernes, à la MAL, le 6 octobre 2016
« J’interviendrai juste sur 3 points :

Je partirai d’abord de Michaux : Ce n’était pas un saint homme. J’ai appris cette année, à l’occasion d’une biographie du sinologue Simon Lez, que Michaux avait fait une édition expurgée du Barbare en Asie de manière à mieux la commercialiser à Pékin sans choquer les autorités. Cela, c’est quelque chose qui m’a personnellement choqué.

Donc Michaux n’était pas un saint et je puis ainsi comprendre que par rapport à Ecuador par exemple, il puisse y avoir des visées qui ne seraient pas forcément saines. Tout le monde le sait aussi, c’était un homme torturé qui avait connu des drames et qui avait une vision existentielle très sombre, que l’on retrouve dans la plupart de ses poèmes, y compris sous la forme la plus absolue de la fantaisie : il y a toujours une forme spiralaire et tourbillonesque, un peu vers le néant, vers les expériences de l’ultime, pour interroger comme cela.

On peut comprendre que l’on retrouve tout cela dans le roman. Vous vous ferez de toute façon un avis en lisant le livre, comme je me suis fait un avis en écrivant la préface. Je pense que ce n’était pas une attaque, mais c’est discutable, je pense que ce qu’avait écrit Michaux n’était pas une attaque contre l’Équateur. Je pense en revanche que c’était une attaque, une défense ou une mise à nu devant l’humanité, devant ce qu’est un être humain, et devant, au fond, les limites d’un être humain.
On a entendu tout à l’heure évoquer dans le texte de Sylvestre et aussi dans la présentation de Mme l’Ambassadrice, la distinction précisément, évidemment, entre la romancière et la narratrice- personnage. Je crois qu’il faut aussi faire cette distinction entre Michaux, le personnage, le poète extrême, et, Michaux, l’anti-héros qui est enlevé par la narratrice-personnage.

Le deuxième point que je voulais développer, c’est que, malgré tout et de toute façon, à fréquenter un écrivain ou à écrire sur lui, à écrire à ses côtés, ou à écrire devant lui, même d’un point de vue fictif, on est dans un processus d’envers et d’endroit.

D’une certaine manière la fantaisie torturée de Michaux trouve son complément dans la fantaisie tourbillonnante, la joie absolue du texte de Rocio mais qui n’exclut pas non plus, évidemment, des interrogations existentielles puis des interrogations aussi sur notre époque.

C’est d’ailleurs ce qu’a évoqué tout à l’heure Sylvestre lorsqu’il décrivait la grande angoisse par rapport à l’état actuel de la société (beaucoup d’histoires de cartes de crédit, de monnaie à échanger dans le roman, de grands magasins, de volonté de trouver la lumière à l’écart de la grande ville...). Donc finalement l’inquiétude peut se cacher aussi derrière la joie tourbillonnante chez Rocio de la même manière qu’une forme d’espoir ou d’humour à la belge-francisé naturalisé pouvait se retrouver chez Michaux.

C’est mon deuxième point. Je veux dire qu’il y a, qu’il y aurait une fréquentation non pas des personnages mais de l’auteur Rocio et de l’auteur Michaux.

Mon troisième et dernier point. Je voudrais saluer chez Rocio une forme de courage littéraire au-delà de la joie. Courage littéraire qui m’interpelle en tant qu’écrivain français sans parler de roman latino.
Beaucoup de choses m’interpellent car elles relèvent du courage et d’une forme de chemin. C’est par exemple ce qu’a dit Sylvestre, en citant Claude Couffon, le mélange de prose et de poésie. Ça s’est très risqué, c’est très aventureux mais c’est très salutaire aussi, c’est très important. Par exemple oser faire un roman sur un poète aujourd’hui, faire un roman qui contient une analyse des poèmes de Michaux, des citations des poèmes de Michaux mais aussi un dialogue poétique avec les propres poèmes de Rocio (qui ne sont pas des poèmes qui ont une vocation de remplissage. C’est tout le contraire. Ce sont des poèmes) qui sont des dialogues avec sa prose.
 
Osez cela aujourd’hui, cherchez dans les librairies quels poètes français aujourd’hui pourraient oser cela : Vous n’en trouverez pas.

Vous ne trouverez pas d’avantage l’expression d’une joie, l’expression d’un imaginaire, parce qu’il y a quelque part une forme d’épuisement, de refus de prendre des risques au bout de 50 ans de dictature du lettrisme, des fausses avant-garde ou des vrais, qui ont un peu dévié en France.

C’est pour cela que c’est un roman qui fait du bien, parce que tout simplement il associe la poésie à la joie, à l’aventure, à l’humour, au récit policier, aux voyages aux questionnements contemporains.

Et je finirai par-là: par ce que ce n’est au fond qu’un poème, qu’il soit de poésie ou de narration, un poème qui se fait avec les poèmes qui l’ont précédé et qui se fait donc dans une forme de dialogue. Alors bien sûr vous lirez le roman et vous verrez que Michaux reste muet, mais à lire les pages de Rocio je pense au contraire que le dialogue a été plus que fructueux.

Paris, 6 octobre 2016
(Propos enregistrés et publiés avec l’accord de JLD). 

Equateur: Rocio Duran-Barba, magicienne de la langue

Rocio Duran-Barba, magicienne de la langue

Rocio Duran-Barba, peintre et poète, conteuse et romancière est une magicienne de la langue. Sa prose poétique emporte tout sur son passage, comme le ferait la lave d’un volcan ou l’immense vague déferlante d’un tsunami. On se souvient de la véritable jubilation à la fois somptueuse et baroque avec laquelle la narratrice de son beau roman París, sueño eterno (Eskeletra Editorial, Equateur, 1997), traduit en français par Claude Couffon et publié en 2003 par INDIGO, à Paris, nous faisait partager sa passion de jeune équatorienne éprise de Paris, la ville lumière, qu’elle découvrait-parcourait en tous sens, avec frénésie et ferveur, en infatigable marcheuse.

Aujourd’hui, Rocio Duran-Barba, nous livre chez Allpamanda, dans une très belle édition, un roman intense et magique, Equateur. Elle y dépeint avec la maestria dont elle est coutumière son pays aimé, son Equateur natal où se côtoient des femmes et des hommes, fiers de leurs origines et de leur histoire. Elle y oppose ce beau pays, ce pays de rêves qu’elle veut nous faire connaître et apprécier au pays fictif, si mal décrit et interprété à ses yeux par Henri Michaux dans son récit / journal, Ecuador, paru à la NRF, en 1929, et qui lui valut ses premiers succès littéraires.

La narratrice d’Equateur, se révolte et s’insurge contre le livre de Michaux, qu’elle considère être une trahison. Elle le vit comme une véritable imposture. Elle est dégoûtée par toute cette fausseté, voire cette malhonnêteté qu’aurait mises le fameux Michaux à donner une image terriblement négative du pays qu’elle aime, de cet Equateur beau pays de ses ancêtres aux montagnes et aux cimes magnifiques.

Voici ce qu’elle en dit pour nous le faire aimer, quand Michaux, lui, le dénature (je la cite, page.81) :

« Paysage changeant-serein-vivant
Tableau fait du souffle
Et de la grandeur des Andes
Une Histoire différente
Avec ses altérités-inégalités
Ses souvenirs
Tremblant dans l’imaginaire
Ses croyances
Etalées dans la mémoire
Une existence abritée par la nature
Mêlée aux champs de maïs
A l’ocre des champs de paille
Se fondant dans la sève des agaves
Et des arbres ancestraux
Qui sont ces habitants
Aux yeux noir-cerisier ?
Autre langage
       Autre monde
               Equateur »

Et cet amour, cette humaine interrogation, elle les crie en réponse à la détestation de Michaux – ou du moins à ce qu’elle ressent et vit comme tel – lorsqu’il écrit :

Quito et ses montagnes. Elles tombent sur lui, puis s’étonnent, se retiennent, calment leurs langues ! c’est chemin ; sur ce, on les pave. Nous fumons tous ici l’opium de la grande altitude, voix basse, petit pas, petit souffle, Peu se disputent les chiens, peu les enfants, peu rient.

La narratrice d’Equateur n’a de cesse de protester. En constatant la direction que prennent les dires de l’écrivain, elle lui répond :
« Ne soyez pas ridicule. Les montagnes ne tombent pas sur ma ville. Non, non». Et elle revient à l’appréciation négative de l’écrivain concernant    ses    compatriotes :    « En    plus,    les    indigènes    ne    sont    pas brachycéphales ! », s’écrie-t-elle. Elle entend bien défendre ces habitants qui marchent dans la ville sous le poids de balluchons recouverts de longs ponchos, ces indiens qui sont ses frères et qu’elle aime.

Mais reprenons le fil de cette histoire d’attaques et de défenses que l’auteur imagine pour nous faire connaître et aimer son pays, l’Equateur. Nous constatons d’emblée que Rocio Duran-Barba, écrivaine équatorienne, nomme avec humour son ouvrage en français, Equateur, alors qu’Henri Michaux, écrivain belge et francophone, prenant la pose, avait titré en espagnol son carnet de voyage, Ecuador.

Elle nous conte alors l’histoire d’une Equatorienne venue faire des études en Europe et découvrant lors d’un séjour à Vienne, en Autriche, un exemplaire du livre de Michaux, Ecuador, traduit en allemand, qu’elle ne connaissait pas et qu’elle trouve incompréhensible. Je la lis : (page 84)

«J’étudiais à l’Université de Vienne lorsque j’appris l’existence d’Ecuador et me procurai la version allemande. Imbroglio de l’enfer. Ce fut illisible. J’en fus vivement agacée et renonçai à cette lecture. À l’époque je me dis que ma connaissance de la langue allemande ne devait pas être suffisante pour l’apprécier. Ce n’est que plus tard que je réalisai que, quelle qu’en soit la langue, il s’agit d’un écrit tortueux-inextricable.
« En m’installant en France, je m’intéressai de nouveau au livre. Car ici mon pays était plutôt méconnu. On le confondait, allant jusqu’à supposer qu’il se situait en Afrique. Ou bien, qu’il s’agissait d’une ligne imaginaire... De plus, souvent, je trébuchais sur le fatidique commentaire : ‘‘ C’est comme si je l’avais visité, j’ai lu Ecuador. ’’
« Je ne tardais pas à me précipiter une fois de plus à la poursuite de l’ouvrage. Mais une recherche ne s’avéra pas nécessaire. Il comptait plusieurs rééditions. Était disponible dans toutes les librairies. Je l’obtins, sans difficulté. Et bien que chaque page exigeât l’utilisation d’un dictionnaire, j’en compris le contenu. Un sentiment d’infinie tristesse m’envahit... Plus tard, je le relus encore et encore pour vérifier si son sens, sa signification, ne m’avaient pas échappé. Et la première impression que le livre avait suscité en moi, s’installant dans un recoin de mon âme, resurgissait toujours. Grandissait en s’exacerbant. Un jour, se transforma en blessure.
« C’est alors que je fus prise d’une véritable obsession- hallucination. Je me mis à le pourchasser. À acheter tous les exemplaires qui tombaient entre mes mains. Dans le seul but de le faire disparaître ! »

On le voit elle est totalement bouleversée et révoltée. Au point qu’un jour elle se dira à elle-même c’est assez. Ainsi commence le roman de Rocio Duran-Barba, par le récit de sa narratrice qui s’écrie (page 13 sq.) :

Assez !
Un jour me suis-je dit : « Assez ! »
En Europe le même scénario se répétait, à l’infini. Des semaines durant.
Des mois durant. Des années. Vingt ans !
« De quel pays êtes-vous originaire ? »
« De l’Equateur... »
« Ah ! L’Equateur... »
« L’avez-vous visité ? »
« Non, mais c’est comme si je le connaissais. J’ai lu Ecuador, le livre de Michaux ».
« ... c’est comme si je le connaissais, J’ai lu Ecuador, le livre de Michaux ».
« ... c’est comme si je le connaissais, J’ai lu Ecuador, le livre de Michaux ».
Quel écho !
Inépuisable.

« Peu d’Européens ont visité mon pays, nous dit-elle, mais un bon nombre d’entre eux ont lu ce texte. Et un livre constitue un univers à part entière. Il possède le don de la parole, de l’idée, du concept, de la communication. Il peut incarner le divertissement autant que le vice de la dégradation, de la malédiction,    de    la    perversité. »    Puis    elle    déplore    ceci :
«Ecuador est un texte conçu sous forme de cercles concentriques dont les étranges paragraphes décrivent mon pays comme un nuage noir serti de villes-asphyxie. Peuplé d’habitants ridicules. Avec des abîmes, vallées, volcans minables. Lagunes infectes. Jungles infernales. Maladies galopantes. Déserts impuissants. Avec des monstres au lieu d’insectes. Tigres, boas, vampires à l’affût. Terre abjecte! Bourrée de misères. Incrustée de lépreux et d’Indiens méprisables, Yumbos, Jivaros, Aucas répugnants. Un exotisme repoussant. Et surtout une vision humiliante. »

Elle va en conséquence décider de se venger et de planifier sa vengeance.

Elle recherche l’auteur du livre et le trouve assez facilement puisqu’avec Ecuador il a gagné sa place dans ce qu’elle nomme le Musée de l’Immortalité, un Palace dans la ville de Paris. Elle s’y rend en vue d’une confrontation avec l’écrivain et sa mission consistera à l’enlever, à le séquestrer, à le faire s’effacer pour le faire tomber dans l’oubli.

Après avoir trébuché sur Marguerite Duras, elle distingue Michaux, « éblouissant d’orgueil du haut de son piédestal ».

Elle parvient à l’enlever et à le séquestrer dans un repaire qu’elle a aménagé à cet effet. Et c’est alors que commence le plus désopilant, le plus jubilatoire des romans latinos, dont je tairai les fantasques péripéties et l’étonnant dénouement, écrit par un auteur qui dispose des qualités multiples liées à tous les arts qu’elle cultive et illustre de belle manière.

C’est cet étonnant roman, Equateur, que je vous invite à lire après avoir jeté votre ou vos exemplaires d’Ecuador de Michaux, car l’auteur immortalisé s’avérera quant à lui incapable pendant sa captivité d’écrire autre chose que ce qu’il a déjà écrit.

Vous retrouverez dans Equateur, l’originalité de l’écriture de Rocio Duran-Barba qui avait surpris, intrigué et fasciné le grand traducteur que fut Claude Couffon lorsqu’il découvrit, en 1999, París sueño eterno, l’œuvre à laquelle je faisais allusion au début de mon propos:

« Il y avait là, je le cite , sous la dictée de l’expérience vécue et la profondeur de la culture, un récit qui se dérobait à l’analyse, mais qui s’imposait à coups de phrases brèves, haletantes, très suggestives. Un style halluciné, hallucinant, mêlant prose et poésie, réalisme et fantastique, humour et magie, pour exprimer les délires et l’angoisse d’une société urbaine livrée à une modernité effrénée en cette fin-début de siècle. »1

Telle est bien, en effet, le style et l’originalité de cette talentueuse écrivaine.

Sylvestre Clancier
Paris, 6 octobre, 2016.

1    Claude Couffon, Prologue de Ici ou nulle part, roman de Rocio Duran-­Barba, traduit de l’espagnol (Equateur) et publié aux éditions INDIGO, Paris, 2003.

Présentation du roman ÉQUATEUR

Présentation du roman ÉQUATEUR María de la Paz Donoso
Ambassadrice de l’Équateur en France

Dans le cadre du Festival Culturel de l’Équateur en France et après l’exposition picturale du maître Voroshilov Bazante, le récital de piano du jeune talent national Daniel Mancero, la dégustation de chocolats élaborés à partir de différentes variétés du cacao équatorien par les meilleurs artisans chocolatiers français, ce soir nous sommes réunis pour la présentation du roman Équateur de notre chère compatriote, écrivaine et poétesse largement reconnue, Rocío Durán Barba, une femme infatigable.

Elle est en permanente activité créative et productive. Si elle n’est pas en train de préparer un recueil de poèmes, elle édite un livre d’essais, ou bien elle achève un nouveau roman, tel celui qui nous est aujourd’hui dévoilé.

Rocío est aussi journaliste, peintre et une grande gestionnaire de la culture. Elle vit entre Genève et Paris mais voyage dans le monde entier pour assurer de conférences ou participer à des rencontres littéraires. Elle vit intensément dans le monde de l’art et de la culture et cette intensité se traduit par une activité intellectuelle inépuisable.

Résidant en Europe depuis de longues années, nous pouvons dire qu’elle possède plus que la double nationalité car elle s’est imbibée, exactement à la source, de l’histoire et de la structure artistique occidentale. Citoyenne du monde, elle n’a pourtant jamais rompu ses liens avec son pays d’origine de sorte qu’elle propose également en permanence, un dialogue qui sillonne l’océan pour plonger dans ses racines andines. Les volcans, les montagnes, les paysages et la géographie de l’Équateur habitent dans Rocío et, à travers elle, dans son œuvre.

Le lien existentiel dont je parle, additionné à ses souvenirs et à ses réflexions sur son enfance et sur sa vie en Equateur, sur ses régions, ses artistes ou sa géographie occupent une place centrale dans son ample œuvre. Aussi, le titre du roman n’est pas le fruit du hasard. De même que ce n’est pas par hasard qu’elle cherche à susciter un dialogue entre l’œuvre emblématique de Michaux qui porte le même nom et son livre, car dans une certaine mesure, Rocío prétend équilibrer, dans le domaine symbolique, l’apparente mauvaise publicité que cette œuvre là a faite de notre pays.

L’intéressant de cette situation c’est la possibilité que nous offre la littérature car, précisément, il s’agit d’un dialogue à partir de la citation et la réplique, de la réfutation ou l’affirmation, en mettant en place une logique que nous pouvons définir comme entièrement postmoderne. Cette œuvre nous conduit dans une ambiance théâtrale, délirante et parfois cinématographique. Nous ne pouvons pas, néanmoins, confondre le personnage avec le narrateur et, encore moins, avec l’auteur du livre car, en effet, l’art c’est ce monde qui nous rend possible d’habiter d’autres mondes, en nous ouvrant les portes de l’imagination et de la créativité. Cela est le propre de Rocío Durán Barba qui est, de par son activité inlassable, une grande représentante de l’art et de la culture de l’Équateur en France.
Je m’associe aux félicitations et aux vœux de longue vie à cet ouvrage qui reflète une partie du génie et de l’esprit de cette grande écrivaine équatorienne. Merci beaucoup!
   
Maison de l’Amérique Latine Paris, 6 octobre, 2016.

lunes, 10 de octubre de 2016